La Saison des feux de Celeste Ng
(Little Fires Everywhere)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Secrets de famille et non-dits
Shaker Heights, banlieue riche et tranquille de Cleveland. « La plupart des communautés se développent au hasard, les meilleures sont planifiées. »
La famille Richardson : le père avocat, la mère, « journaliste » mais surtout mère de famille, 4 enfants : Lexie, Moody, Trip et Issy.
Le roman commence par l’incendie de la maison des Richardson.
Cet incendie a-t-il été causé par Issy, la benjamine de la famille ? Issy qui a disparu…
La veille, Mia et sa fille Pearl, les locataires des Richardson, sont parties.
Le roman reprend ensuite à l’été précédent lors de l’installation de Mia, artiste photographe, et Pearl dans l’appartement que leur loue Mme Richardson pour dérouler les évènements ayant mené à cet incendie.
J’ai découvert Celeste Ng avec « Tout ce qu’on ne s’est jamais dit » que j’ai beaucoup aimé. « La saison des feux » est son second livre traduit en français.
Une réflexion sur la maternité à travers plusieurs portraits de femmes, un questionnement sur l'adoption, la mère biologique et ses droits.
Une excellente lecture.
« Mais ça va aller ?
- Elle va survivre, si c'est ça que tu veux dire. »
« Quand Lexie commandait dans un restaurant, elle ne disait jamais : " Est-ce que je pourrais avoir… ? " Elle disait : " je vais prendre…" d'un ton confiant, comme si elle n'avait qu'à dire les choses pour qu'elles deviennent réelles. »
« On ne se remet jamais de ça, dire au revoir à un enfant. Peu importe comment ça arrive. C’est la chair de votre chair. »
« On en revenait encore et encore à la question suivante : qu'est-ce qui faisait de quelqu'un une mère ? Était-ce la biologie seule, ou était-ce l'amour ? »
Les éditions
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La Saison des feux
de Ng, Celeste Pointeau, Fabrice (Traducteur)
Sonatine Editions
ISBN : 9782355846502 ; EUR 21,00 ; 05/04/2018 ; 384 p. ; Broché
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Etude sociétale
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 19 juillet 2021
Brandebourg s’intéressait à la vie en ex-Allemagne de l’Est, La saison des feux à la société américaine urbaine d’une relativement grande ville ; Cleveland.
Conventions, corsets de contraintes en tous genres, Céleste Ng fait tout exploser en narrant l’apparition d’une « famille » non-conventionnelle – une artiste et sa fille – au sein de la « bonne société » de Cleveland. Dieu que la vie courante est certainement ennuyeuse dans les villes américaines ! La richesse et l’aisance sont là, dans le cas précis de la famille Richardson, mais la vie y semble abyssale d’ennui et de convention.
A cet égard c’est vertigineux de constater qu’autant aux USA on a l’impression qu’on peut entreprendre et réussir, au sens économique du terme, en comparaison à notre vieille Europe, autant le corset sociétal est étouffant. Et il n’y a pas que Céleste Ng qui met ceci en lumière. Mais elle met le paquet dans ce roman et si l’on pouvait en douter, c’est terminé après la lecture de La saison des feux.
Shaker Heights, une banlieue aisée de Cleveland (Ohio), où a d’ailleurs grandi Céleste Ng. C’est là que vit la famille Richardson, Elena et Richard et leurs quatre enfants ; Lexie, Trip, Moody et Izzy. Richard est avocat, Elena journaliste de la feuille de chou locale. Leurs adolescents d’enfants ont des parcours classiques d’adolescents américains. Et puis Elena loue un logement, un peu par charité ou compassion, à Mia Warren et sa fille Pearl, qui débarquent à Cleveland avec leur Volkswagen pour tout bien. Mia est artiste photographe et vit de petits boulots. Les deux se débrouillent tant bien que mal et, bien sûr, ne remplissent pas les canons d’une vie « normale » à Shaker Heights.
Mia et Pearl seront les révélateurs de l’inanité d’une vie bourgeoise américaine à Cleveland.
C’est remarquablement fait et addictif. Mais ce n’est pas un thriller.
Un livre de distraction tout ce qu'il y a de plus léger !
Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 2 juin 2021
À Shaker Heights, tout le monde est comme il faut. On tond sa pelouse à une hauteur donnée, on sort ses poubelles à un endroit précis, on fait des études, on est prudent avec son petit-copain et si, par malheur, petite fille tête en l’air que l’on est, on tombe enceinte, on se fait avorter discrètement !
Que se passe-t-il alors lorsqu’après avoir subi cette intervention chirurgicale, pendant qu’on se remet encore du traumatisme, on voit une autre fille se faire accuser à notre place pour l’acte que l’on vient de commettre ? Que doit-on faire lorsque ladite accusée entretient une relation avec notre frère et que nous-même venons de rompre avec notre petit ami ?
Si une mère, poussée par la nécessité, abandonne son enfant, a-t-elle le droit de le récupérer quand sa situation s’est améliorée ? Cela fait-il d’elle une mauvaise mère ? Des parents adoptifs aimants doivent-ils être défavorisés au profit de la mère biologique revenue chercher sa progéniture ? Une maison brûlée peut-elle renaître de ses cendres ?
Parfois, lorsque rien ne va, mieux vaut tout détruire et incendier pour tout recommencer…
Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a débuté avec l’emménagement de Mia et de sa fille Pearl à Shaker Heights. L’une artiste talentueuse et incomprise, l’autre solitaire et introvertie vont faire la rencontre des Richardson, leurs riches propriétaires. D’abord chaleureuses, les relations ne tarderont pas à devenir inextricables. Bien malin sera celui qui arrivera à les démêler.
Mon avis :
Je m’étonne parfois de la niaiserie des prénoms des personnages. Prenons les enfants Richardson : Izzy, Moody, Lexy, Trip… Je veux bien que chacun ait ses petits surnoms, qui rendent peut-être un certain effet dans leur langue d’origine (ici l’anglais), mais force est de constater que la traduction ne leur réussit pas. Cela donne un côté enfantin et presque ridicule à ces adolescents qui au cours du roman se montreront parfois sournois, parfois égoïstes. En tout cas, tout sauf inoffensifs.
Ce côté anecdotique mis à part, parlons du roman en lui-même. Le prologue utilise les habituelles clés de narration du thriller : évènement catastrophe, retour dans le passé et phrase d’accroche telle que : « Si Mme Richardson avait bu du café au lait ce matin-là, rien de tout cela ne serait arrivé… ». Un peu facile, un peu déjà vu, mais pardonnable.
Et pour une fois, le reste du roman rattrape l’incipit : l’intrigue va en s’améliorant ! Ce n’est pas tant une histoire de mystères ou de secrets de famille inavouables (Dieu merci…). La saison des feux présente une étude de milieu : le mode de vie d’une petite ville américaine riche et ordonnée où chaque habitant est étouffé et dirigé par ses codes. La description est intéressante et le cadre dépeint de manière vive et saisissante.
Ayant écouté ce livre en audio, je peux dire qu’il remplit à la perfection les fonctions de « roman de détente » : léger, distrayant, haletant. J’en suis arrivée au point où je ne voulais plus le lâcher (ou plutôt arrêter de l’écouter).
Nous avons le droit à des récits imbriqués : des histoires dans l’histoire. À la fin, devant nos yeux se dresse le tableau vivant de cette société méprisable mais pas condamnable. Les personnages en sont une effigie : des petites gens aux quotidiens bien rangés, qui abhorrent le désordre et cachent leurs vices sous la normalité.
Un livre de distraction que je recommande : frais et pimenté, bref tout ce qu’il y a de plus léger ! Et l’été arrive alors ce serait bien dommage de bouder son plaisir.
Deux mondes
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 30 mars 2021
Mia et sa fille Pearl appartiennent à un univers diamétralement opposé. Elles vagabondent au gré des envies de Mia, photographe, avec pour seules richesses le matériel photographique et une vieille Golf.
La première rencontre se fera par l’intermédiaire de Moody et Pearl, les deux adolescents étudiant dans la même classe.
Fascinés l’un comme l’autre par la découverte d’un autre monde que le leur.
Mia et Pearl prendront de plus en plus de place dans la vie des Richardson, et particulièrement dans celle des enfants, inquiétant les mamans de ce quartier protégé.
"Et elle se demandait lequel de ces deux mondes était réel."
Un récit intéressant sur la confrontation de deux façons de vivre, bousculant les certitudes.
Bien sûr la vie de Mia est intéressante, loin d’être aussi linéaire et prévisible que celle d’Elena… que j’ai trouvé relativement ennuyeuse.
Pas vraiment convaincue par ce thriller "light".
Les deux nouvelles locataires
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 15 janvier 2021
Les Richardson, une famille bourgeoise installée dans une banlieue chic de Cleveland, vivent selon des règles bien établies et forment un clan uni.
Les nouvelles locataires :
Mia et Pearl Warren, le duo mère-fille, vivent bohèmes et surtout libres.
Le contact des deux familles va mettre en évidence des secrets, ce qui va permettre au livre d’être un page-turner.
C'est très difficile de le classer, peut-être un thriller psychologique.
Ce qui a été important pour moi, ce sont les différents thèmes abordés par l’auteure autour de ses personnages : maternité, relation mère-fille, racisme, mère porteuse, abandon de bébé, adoption, avortement, classes sociales…
J'ai passé un agréable moment de lecture et j’espère que la série sera traduite en français.
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